04/03/2010

Il leur ouvrit les Ecritures


Le texte de l'évangile comme une porte.
Elle est fermée comme le sens de ce vieux texte.
Il n'y a pas de clé.
Seulement une colonne se dresse avec quelqu'un qui tend son dos à la flagellation.
Une colonne qui ne touche pas le ciel, qui ne soutient rien ; une colonne qui ne semble faite que pour cela, attacher le supplicié.
La couronne du roi a perdu son or qui vient souligner quelques mots : Roi des Juifs, fils de David, Jésus, Ciel, Qu'est-ce que la vérité ? Seigneur, Gethsémani. Serait-ce ici qu'il faudrait trouver une clé ?
Des noms, des lieux et une question. Pas de quoi articuler le moindre discours, la moindre idéologie. Des mots aussi déchirés, déchiquetés que le dos du martyr.
L'homme embrasse la colonne. Il ne semble pas s'y appuyer ; il paraît plutôt la tenir. La terre tremble sur ses bases et l'homme de douleur, familier de la souffrance pourrait recréer les colonnes de la terre. L'homme embrasse la colonne avec l'affection de l'amant.
Qui comprendra que cet homme qui n'a plus figure humaine, sans beauté, sans éclat, que cet homme, c'est le reflet de la gloire de Dieu, son image ?
Tous, nous l'avons vu cet homme, non pas cette représentation, mais ces frères, qui sont les siens.
La vérité de l'humanité, c'est qu'aucun ne soit méprisé. Et comment ouvririons-nous la porte alors que tant sont dehors de ceux qui n'ont plus figure humaines ?
Qui brise les sceaux du livre, sinon la clé de David ?

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