08/05/2011

L'amour du frère est prière (Lc 24 - 3ème dimanche de Pâques)

Reste avec nous, il se fait tard.
Nous pourrions entendre cette invitation comme un geste de charité, d’hospitalité. Un inconnu est invité par deux hommes effondrés, tout tristes. Ils ont perdu celui en qui ils avaient mis leur espoir. Ils ne comprennent rien non seulement à cette mort révoltante, celle du juste, par leurs autorités et non par l’occupant romain ; mais aussi à ce que disent les femmes : le corps a disparu.
Un geste de charité par des paumés. Même dans la peine, même pris par l’effroi, on ne va pas laisser l’autre se hasarder sur les routes la nuit tombée. Oh certes, si on leur cherche de bonnes raisons, si on veut diminuer – mais pourquoi ? – leur générosité, on pourra dire qu’ils ont été heureux de ces quelques kilomètres fait ensemble. Mais quel geste est complètement désintéressé ? Mais le fait d’être heureux d’inviter diminue-t-il la générosité de l’invitation, la vérité de l’hospitalité ?
Ils ne savent pas qui ils invitent ; ils ne savent pas encore que leur cœur était tout brûlant pendant que l’inconnu cheminait avec eux. Et ils offrent l’hospitalité. Et ils font une prière ; reste avec nous, il se fait tard.
C’est incroyable cette histoire. On dirait le jugement dernier de Mt 25. Ils ignorent qu’ils rencontrent le Seigneur mais l’accueillant comme un des petits, c’est lui qu’ils accueillent. Priant l’inconnu, c’est le Seigneur qu’ils prient.
La charité se fait prière. L’amour du frère est prière. On ne pourrait le dire plus explicitement. Les deux commandements ne font qu’un.

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