12/01/2013

Je crois en Dieu... qui n'existe pas


« Quand nous allons en Dieu par le chemin de la remontée, nous nions d'abord en lui ce qui est corporel ; puis même les représentations intellectuelles, ainsi qu'on en trouve dans la créature, comme la bonté et la sagesse. Ainsi ne reste à l'esprit que le fait que Dieu existe, et rien de plus. On est alors comme dans une certaine confusion. Finalement, même ce fait d'exister, ainsi qu'existent les choses dans la création, nous y renonçons. Du coup, on reste comme dans les ténèbres de l'ignorance. Cette ignorance, qui convient bien à celui qui est en chemin, nous unit au mieux à Dieu. C'est elle qui est cette espèce d'opacité dans laquelle Dieu est dit habiter. »
St Thomas d'Aquin, Commentaire des Sentences 1a, VIII, 1 (vers 1254-1256).

Si je paraphrase, il faut dire que Dieu n'existe pas (au sens où nous disons que les choses et les personnes existent) pour s'approcher, dans une sorte de nuit du savoir, du lieu que Dieu habite. Il faut même dire que Dieu n'est pas pour s'approcher de celui qui demeure inconnaissable. C'est ce que dit le croyant. Il se dépossède de tout ce qu'il sait sur Dieu, purifiant son savoir en en ôtant toute détermination toujours imaginaire, d'où qu'elles viennent, de notre connaissance du monde, de l'enseignement des Ecritures ou de l'Eglise. Tout cela, aussi important que ce soit, finit par faire obstacle sur le chemin vers Dieu.
Doit-on ajouter que ce que l'on sait de Dieu, de meilleur, de l'enseignement de l'Eglise, ne fait pas obstacle que pour ceux qui ne sont pas, ou plus, en route ?

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